Montrond
Le fief de Montrond est possédé jusqu'au milieu du 14e siècle par un membre de la famille de Fay-Solignac.
Les archives de Montrond mentionnent en date du 13 juillet 1343 un "hommage passé par noble Pierre de Montrond et Guigonne d'Heyrieu, sa femme, au seigneur vicomte de Polignac de leurs biens nobles, tant pour ceux de la maison de Montrond que de ses dépendances".
Administrateur et gérant du domaine, Pierre, reconnu "sieur de Montrond" pourrait tirer son nom de la maison qu'il habitait et dont il avait la garde. En 1492, Albert de Montrond accède à la noblesse.
Mais les Montrond, devenus protestants, subissent les attaques catholiques au cours des sièges de Saint-Agrève de 1563 à 1580. En 1603, la situation financière d'Isaac de Montrond est devenue difficile ; il dut faire face à de grosses dépenses pour reconstruire ses bâtiments dévastés par les guerres de religions.
En outre les titres de noblesse des Montrond, permettant l'exonération de la taille, sont contestés depuis près de trois siècles par les consuls de Saint-Agrève. Au terme d'un long procès, leur noblesse est officiellement proclamée, par l'Intendant du Languedoc en 1668.
De l'ancienne maison forte subsistent des éléments d'architecture datables du 16 ou 17e siècle, visibles sur l'élévation principale, tels une porte, une fenêtre à croisée brisée au 1er niveau, des fenêtres à traverse brisée au 2e et 3e niveau et des fragments d'amortissement d'échauguette sur l'angle droit.
En 1809, les "terres de Montrond" sont vendues à Joseph-Antoine-Gabriel Brunel de Moze. Le cadastre de 1835 représente deux bâtiments, l'un de plan carré, l'autre de plan en L.
Après cette date, le domaine est modifié : la maison forte devient une maison de maître, une grange-étable est reconstruite dans le prolongement de l'habitation.
" Le chateau de Montrond était en dernier lieu la propriété du docteur MOZE . On y voyait encore, il y a une quarantaine d'années une tourelle à l'un de ses angles et une meurtrière au-dessus de la porte d'entrée, il ne presente plus aujourd'hui que l'aspect d'une grande métairie." (le courrier du bon air n° 14 du 12 aout 1906).